Quand un ouvrier se blesse sur un chantier ou qu’un employé de bureau a mal au dos, ça coûte cher à son employeur.
Mais qu’en est-il du prix à payer pour le travailleur et la société? Une étude inédite avance le chiffre de 4,6 milliards de dollars de coût annuel pour l’ensemble des Québécois.
Les coûts des lésions au dos et de l’exposition au bruit sont en tête de liste.
L’étude est publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé qui se consacre entièrement à la recherche scientifique en santé et sécurité au travail (IRSST).
C’est la première fois, remarque l’organisme, qu’on estime les coûts globaux pour la société québécoise des accidents de travail et des maladies professionnelles.
Aux fins de l’étude, on a seulement analysé les lésions acceptées par la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST).
Coûts financiers et humains
Ainsi, on a estimé les coûts financiers et humains des lésions professionnelles survenues pendant la période de 2005-2007.
Les coûts financiers sont : les frais médicaux, les frais funéraires, les heures non travaillées, mais payées, la perte de productivité, etc.
Quant aux coûts humains, il s’agit par exemple des indemnités versées pour dommages corporels, des impacts d’une incapacité sur la vie de l’accidenté et sa famille, etc.
« Malgré tous les efforts pour attribuer une valeur monétaire à la vie et la qualité de vie des individus, ce genre d’estimation restera toujours discutable. Cependant, omettre de prendre en considération ce paramètre engendrerait une importante sous-estimation des coûts des lésions professionnelles », note l’IRSST.
Plusieurs coûts n’ont pas été estimés (limite de l’étude), ce qui rend ces chiffres plus conservateurs. N’oublions pas non plus que plusieurs accidentés au travail choisissent de ne rien déclarer à la CSST, surtout dans le cas de lésions légères.
Quelques chiffres
- Coût annuel moyen : 4,64 milliards de dollars
- Coûts financiers : 1,78 milliard de dollars
- Coûts humains : 2,86 milliards de dollars
- Coût moyen d’une lésion professionnelle : 38,507 $
- Lésion la plus coûteuse financièrement : les maux de dos
- Lésion la plus coûteuse au plan humain : les problèmes d’audition
En mesurant à la fois les conséquences pour l’entreprise, le travailleur et la société des lésions professionnelles on obtient un portrait plus global de la situation, ce qui pourrait changer à l’avenir les priorités de recherche et de prévention de l’organisme.
On constate aussi que d’autres industries moins connues doivent être priorisées en santé et sécurité au travail. Il s’agit de secteurs comme les services de gestion des déchets et d’assainissement, les entrepreneurs spécialisés et les télécommunications.
Avez-vous déjà subi des lésions professionnelles?
C’est terrible n’est-ce pas. Un petit bémol. Il y a des bons et des mauvais côtés à la CSST. On peut dans une certaine mesure parlée d’une homogénéisation des indemnisations pour les pauvres victimes. Toutefois, j’ai toujours eu certaines craintes quant à la véritable indépendance des tribunaux et des conciliateurs de la CSST.
Par exemple, en termes d’indemnisation, lorsque la CSST s’est faite ramassée dans la correction boursière en 2009. Est-ce que les intervenants ont subi de la pression de Québec pour réduire le débit des déboursés. Simple question ! Dans une période de compression budgétaire, comment agissent-ils. Qu’en pensez-vous Mme Stival ?
@CoCoRico
On pourrait faire ce genre de raisonnement pour plusieurs organismes gouvernementaux. La question est légitime, mais n’oubliez pas que ce sont les employeurs qui paient des primes et qui financent ces indemnisations.