Les promotions réduisent les maladies cardiaques…

Optimisme_ISPar Sophie Stival

C’est un fait assez connu, notre état de santé dépend de l’environnement social et économique dans lequel on évolue.

Si on est scolarisé, qu’on a des revenus plus élevés que la moyenne, l’effet sur notre santé risque d’être positif. 

Une récente étude pousse un peu plus loin ce lien. Deux économistes ont analysé le parcours professionnel et le dossier médical de 4700 fonctionnaires anglais sur une période de 15 ans. 

Selon leurs observations, le taux de promotion en milieu de travail a des effets sur le risque ou non de développer des maladies cardiaques. 


Les chercheurs vont jusqu’à affirmer dans leur conclusion que «l’absence de perspectives de carrière peut nuire gravement à la santé », rapporte le quotidien britannique The Guardian. L’article est repris par le Courrier international.

Michael Anderson est un chercheur à l’Université de Californie à Berkeley. Michael Marmot travaille au département d’épidémiologie et de santé publique de l’University College de Londres. Leur étude s’intitule « The Effects of Promotions on Heart Disease: Evidence from Whitehall ». 

Ils ont observé que les cols blancs qui travaillent dans des départements à haut taux de promotion courent bien moins de risques de développer des maladies cardiaques que leurs collègues qui profitent de peu de possibilités d’avancement. 

« Un département qui double son taux de promotion diminuera l’apparition de nouvelles maladies cardiaques d’environ 20 %. Ces différences persistent même quand on prend en considération le taux de prévalence initial de problèmes cardiaques, du niveau hiérarchique des fonctionnaires à l’embauche et des différences d’environnement de travail entre les divisions », notent les chercheurs.

Des promotions pour tous?

Faut-il alors donner des promotions au plus de monde possible? Bien sûr que non… Mais un travail bien fait et le dévouement de ses employés méritent sûrement une gratification quelconque, surtout si on souhaite les fidéliser. 

Pour certains employeurs, ce sont des bonis annuels, pour d’autres des journées de congé ou encore, plus de souplesse dans les horaires de travail. Une ambiance agréable au travail peut déjà faire beaucoup, il me semble.

D’autres facteurs

Notre santé ne dépend pas de notre simple statut socio-économique. D'autres facteurs, tel le style de vie, c’est-à-dire nos habitudes et nos comportements, jouent aussi un rôle. Même dans les pays riches, nul n’est à l’abri d’un cancer ou de la maladie mentale…  

On peut également penser que deux personnes de même statut n’auront pas le même état de santé si l’un d’eux est plus anxieux ou angoissé de nature.

L’œuf ou la poule

L’article du Guardian rappelle qu’il a toujours été difficile de démêler la cause et l’effet. Comme le paradoxe de l’œuf et de la poule, certains chercheurs croient que des revenus élevés permettent aux travailleurs d’être en meilleure santé, alors que d’autres croient plutôt que c’est la bonne santé qui permet à certains d’entre eux d’obtenir de plus gros salaires. 

Jamie Doward du Guardian conclut en nous rappelant que les études abondent. Comme celle qui démontre que les gagnants des oscars vivent plus vieux que les simples sélectionnés. Ou encore que les lauréats d’un prix Nobel décèdent après les nobélisables jamais récompensés…

Quels facteurs, selon vous, ont une influence sur la santé des travailleurs? 

 

2 réflexions sur « Les promotions réduisent les maladies cardiaques… »

  1. Pour une fois, je suis d’accord avec Argonaute ! LoL !!!
    Le rendez-vous avec la mort ! C’est la dernière loterie ! Il est clair que lorsqu’on dépasse des règles minimum d’hygiènes personnelles et de subsistances, absolument tout le monde possède à peu près les mêmes chances. Peut-être qu’il existe une corrélation entre revenus et/ou actif et l’espérance de vie moyenne. Par contre, lorsqu’on fait l’inventaire des vrais doyens de l’humanité, je parle bien sur des centenaires, deux choses distinctes ressortent, ils vivent soit dans des bleds en montagne, ou des endroits isolés sur le bord de la mer.
    Le seul point en commun entre ces deux endroits ! L’absence presque totale de stress, l’air pur, aucune relation de dépendance avec qui que soit sinon la nature.
    Comme conclusion, on peut en tirer que le sheik je ne sais trop qui, multimilliardaire et qui a décidé d’adopté un style de vie occidental a peut-être autant de chance de vivre aussi vieux que son compatriote nomade qui a opté de vivre dans une tente et de s’occuper de ses chameaux et de ses chèvres.

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