Sécurité de la vieillesse à 67 ans, une mesure trop timide?

6a00e54f9164528834014e876f615c970dPar Sophie Stival 

Plusieurs Québécois, tout comme mon beau-frère, pensent qu’en faisant passer l’âge d’admissibilité de la Sécurité de la vieillesse (SV) de 65 à 67 ans, ce sont les baby-boomers qu’on épargne. Pour les autres, comme lui, et bien tant pis!

Selon le dernier budget fédéral, tous ceux qui sont nés après janvier 1962 devront attendre deux ans de plus avant d’avoir droit à ces prestations.

Une mesure injuste? Selon Yves Guérard, un actuaire-conseil de renom, si la longévité des Canadiens se poursuit comme prévu, on devra qualifier cette mesure d’ajustement tardif et timide. Voici pourquoi.

Rappel historique

Dans une publication récente intitulée « Un nouveau paradigme pour la retraite », M. Guérard y va d’un petit rappel historique intéressant. En 1952, quand le programme de la SV a été instauré, seules les personnes de 70 ans et plus y avaient droit. À la fin des années 60, on a étendu l’admissibilité aux 65 ans et plus. 

Alors que l’espérance de vie augmentait, une telle décision était « illogique d’un point de vue des finances publiques », explique l’actuaire. C’est carrément une anomalie historique, dit-il. Précisons que les pays de l’OCDE ont fait des choix semblables pendant les années 50 jusqu’à un creux atteint dans les années 90.

Aujourd’hui, on connaît l’état des finances publiques de ces pays. Plusieurs comme l’Allemagne, l’Australie et les États-Unis ont relevé l’âge d’admissibilité à 67 ans. En 2046, ce sera 68 ans pour les habitants du Royaume-Uni…

Les travailleurs, une ressource précieuse

On peut acheter ou emprunter à l’étranger des matières premières, des technologies et du capital. C’est beaucoup moins évident quand il s’agit de ressources humaines, affirme M. Guérard.

Un marché du travail en santé et prospère bénéficie à l’ensemble de la société, tant aux jeunes qu’aux plus vieux travailleurs, rappelle-t-il. On a tort de penser qu’un travailleur âgé prend la place d’un jeune diplômé en gonflant leur taux de chômage.

« Au contraire, une économie où l'on exploite l'expérience et les compétences des travailleurs plus âgés tend à être plus dynamique et prospère. La  “tarte” devenant plus grosse, les jeunes travailleurs en profitent également », illustre-t-il, corrélations à l’appui.

Accroissement de la longévité

L’accroissement constant de la longévité nous oblige à repenser le modèle actuel où l’âge de la retraite est fixé, croit M. Guérard. Une approche plus dynamique où l’âge d’admissibilité augmenterait en fonction de la longévité « pourrait être vue comme étant plus juste et plus facile à mettre en œuvre d’un point de vue politique ».

Le problème avec cette proposition, il me semble, c’est qu’on passe l’éponge sur la précédente « anomalie historique ». Quand on a de l’argent et que tout va bien, on donne des bonbons. C’est ce qu’ont fait les pays de l’OCDE et le Canada dans les années 70 et 80. Aujourd’hui, rien ne va plus…

S’accommoder

Les sondages le démontrent, plus de la moitié de la population canadienne prévoit travailler encore après 65 ans. Faute de choix, on s’accommode… 

Je suis d’accord avec M. Guérard, lorsqu’il affirme que notre société doit faire des efforts afin que ceux qui qui souhaitent travailler plus longtemps puissent le faire dans des conditions favorables. Les employeurs et nos gouvernements sont ici visés.

La notion de retraite progressive devra faire son chemin dans l’esprit des employeurs, par exemple. J’ai souvent écrit sur le sujet dans ce blogue. Beaucoup de travailleurs plus âgés aimeraient profiter de conditions plus souples, comme le temps partiel, le travail saisonnier, le travail à domicile, des avantages fiscaux, etc. Et les plus jeunes qui vieilliront eux aussi devront avoir droit à ce traitement plus humain puisqu’il est ici question de la plus importante richesse de notre société…

Pensez-vous travailler encore à 65 ans? Comment entrevoyez-vous votre retraite?

Autres billets :

Travailler après 55 ans, une vraie tendance!

Baby-boomers: travailleurs à vie?

 

12 réflexions sur « Sécurité de la vieillesse à 67 ans, une mesure trop timide? »

  1. J’ai 67 ans. Je me cherchais un emploi à un jour semaine. Je ne trouvais pas. Un de
    mes anciens patrons m’a rappelé. Je travaille 3 jours semaines et possiblement 5
    jours semaines dans quelques mois. L’impôt au Québec est un vrai boulet.

  2. Je suis né en Novembre 1962. Dès l’âge de 22 ans, en sortant de l’Université, j ‘ai toujours pensé qu’il ne resterait rien dans la cagnotte pour moi, mes congénères et tous ceux qui nous suivraient. Je le crois encore plus maintenant. Pourquoi 1962, et pas 1961 ou 1960. Allez-voir notre pyramide des âges et vous comprendrez.
    De toute façon, entre regarder des reprises de STAR EPIDEMIE de 2012 un après-midi de 2029 sur TÉLÉ-MÉTRO-CANADA et travailler dans un fast-food, me semble que le choix est assez simple.

  3. Mme Stival,
    C’est rigolo, enfin, peut-être pas trop, mais néanmoins, je vous cite : Quand on a de l’argent et que tout va bien, on donne des bonbons. Je vous réponds : Même quand on n’a pas de l’argent et que tout va mal, on donne des bonbons.
    De toute façon, il vaut mieux travailler que de pâtir dans un sofa. Je pense avoir trouvé un slogan pour une future campagne de publicité : Le travail nous libère ! Dois-je le dire en allemand également?

  4. Est ce que nos dirigeants tel que Stephen Harper seront toucher par cette mesure? Bien sur que non. Ce sont les plus pauvres qui vont écoper. Les employeurs ne veulent pas des 40-50 et 60 ans. Pourquoi la mesure pour remplir les coffres de la SV n’incluerait-elle pas une renonciation volontaire à ceux qui n’en n’ont pas besoin? Cette renonciation volontaire donnerait lieu à un crédit d’impot.

  5. Monter l’âge, ok. Mais sérieusement les gens qui font ont travail très exigeant physiquement, croyez-vous réellement qu’il peuvent se rendrent à 67 ans? C’est encore beau s’ils peuvent travailler jusqu’à 65. Mon père est camionneur et il ne vivra peut-être pas jusqu’à sa retraite. Bien sur, dans un bureau, un peut travailler très longtemps.
    Il devrait y avoir deux groupes de travailleurs distinct et l’âge de retraite devrait être bien différente.

  6. @ C Lindsay | 26 avr 2012 08:26:24
    J’ai 67 ans.
    J’ai travaillé physiquement dans un entrepôt, toute l’année 2010. Juillet 2011 jusqu’à maintenant, je travaille dans un bureau. Ma forme physique était
    meilleure en 2010. Je me suis inscris à un gymnase et là ça va mieux. Le stress
    quette les travailleurs dans un bureau. Le travail physique ne tue pas. L’abus
    dans le travail physique tue.
    Mon grand-père paternel a travaillé comme poseur de brique jusqu’à 76 ans.
    Il a trappé et chassé dans les années 30, et à 84 ans je le trouvais difficile à
    suivre en marchant, à la chasse au lièvre. À cet âge, il a construit, pour un de
    ses fils cultivateur, une étable moderne en y travaillant 3 heures par jour.
    Alors je le répète, l’abus dans le travail peut tuer, mais pas le travail lui-même.

  7. Premierement les gens travaille pas plus longtemps oui, mais aucunement pas choix!! J’ai tellement de misere a comprendre comment on peux accepter quelque chose comme ca!! Ok l’esperance de vie est plus long mais devraient on reellement passe notre vie a travailler et paye des taxes??? Je crois que le gouvernement encore une fois nous en passe une belle puis des articles comme celle ci ne fais que rendre la choses encore plus frustrante!! Je ne pense pas qu’a ma petite personne mais a tout ceux qui passe leur vie a travailler pour faire vivre leur famille puis arriver a l’age de la retraitre doivent continuer a travailler a temps partiel pour pouvoir garder un semblable de qualite de vie…c’est ridicule on se croirait dans un pays du tier monde ou le gouvernement prends tout et regarde son petit peuple faire tourner la roue!! Je n’ai aucun mot pour vraiment exprimer ce que j’en pense!! Mais une chose est sur, retourner au travail une fois a la retraite n’a rien de tendance ou amusant!! La qualite de vie, les benifices et tout ce qui suit ne font que diminuer et tout ce que nous essayons de faire ces de survive, alors desoler mais je ne suis pas d’accord avec des articles comme celle-ci.

  8. Je suis né en mai 1962 et je suis très frustré de voir les décisions qui se prennent actuellement au niveau de la politique fédérale. Cette mesure est vraiment injuste et ceux et celles qui nous gouvernent changent les règles comme bon ils leur semblent. Aussitôt qu’un gouvernement est majoritaire et en place, il fait ce qu’il veut. C’est identique pour le gouvernement provincial. Les deux palliers gouvernementaux n’ont pas de vision pour notre société et gèrent tout à la pièce. On coupe là et on augmente là. Je suis vraiment écoeuré de voir tout ce que nous vivons actuellement. J’appuie au moins les étudiants qui se dressent et que se tiennent devant nos faux dictateurs et dictatrices qui sont élu(e)s par nous. Le Canada et le Québec se réveilleront un jour, mais est-ce qu’il sera trop peu trop tard. À quand la prochaine marche pour démontrer que nous sommes vraiment écoeurés de ces politiciens et politiciennes qui ne pensent qu’à leur poche et qu’à leurs ami(e)s.

  9. J’aimerais savoir si les politiciens a 150 milles dollard par année pendant deux mandats et une pension a vie si c’est juste ou c’est moi qui a travaillé dans un moulin a papier fermé par la clic a charest 27 ans et qui a eu de la misere a reçevoir tous son fond de pension est acceptable. En plus c’est moi en travaillant plus longtemps qui paye les pension des députés. Ils devraient montrer l’exemple en coupant leurs pension a vie . Tous savent qu’il sont bien connecter pour se trouver un bon emploi apres leur carriere de politiciens.

  10. Un jour ou un autre faudra revoir l’universalité de tous les programmes, cela a été fait avec les allocations fédérales, je n’ai pas vue beaucoup d’opposion a cette époque.
    Plusieurs alternative devront etre fait, mais pas dans 10 ans, il sera trop tard. Le bon côté des conservateurs (je n’ai pas voté pour eux!) ils ont ouvert une discussion de société, allumer des lumières jaune, avant d’arriver avec des solutions radical.
    Pensions fédérale, qui peut être modulé avec les revenus, présentement +- 68000$ le chêque est diminué, devrais couper a 75 000$
    Les coupures devrait débuter dès l’an prochain et augmenter graduellement sur 10 ans, pendant que que la masse de travailleur est encore sur le marché.
    Donné un crédit d’impôt pour les personne qui désire rester sur le marché du travail après 65 ans.
    Si le gouvernement est rendu la, il se peut que ce soit en parti a cause de nos demande de service et programme sociaux que nous avons voulue avoir dans notre vie, tous comme les étudiants actuel, c’est eux qui auront la facture a payer plus tard, car les gouvernements sont déjà sur la carte de crédit et ne font pas le paiement minimum à tous les mois!

  11. Tout ce questionnement fait partie d’une prise de conscience de tous les peuples.
    Un refus de subir l’abus des riches banquiers et de leurs marionnettes qui se
    nomment ministres et sous-ministres.
    Je vous donne un indice ou un exemple d’abus des banques: je met dans les
    poches d’un banquier $100.00 dollars. Celui-ci me charge des frais pour
    l’administrer, qui dépassent les intérêts qu’il me donne.
    Maintenant, exprimons cela à la plus simple expression. Je met dans les poches
    de mon voisin $100.00. Celui-ci l’investi et fait des profits. Le même voisin me
    charge des frais plus importants que les intérêts qu’il me verse. Alors mon voisin
    fait de l’argent sans débourser un sous.
    La sécurité de la vieillesse. Quelle blague! Je ne me sens pas du tout en sécurité.
    Ce ne sont pas les gouvernements qui mènent, ce sont les banques.
    J’espère de vivre assez vieux pour voir les humains guérir des trois grands maux que sont les : capitalisme, socialisme et communisme.

  12. Je peux vous dire une chose. 1962 n’est pas un choix arbitraire. C’est l’année de la crise des missiles à CUBA et c’est aussi l’année ou les effectifs des baby boomers atteignent leur apogée. Toutefois, en traçant une ligne de la sorte. Le gouvernement vient de statuer que ceux qui sont nés en 1962 ne sont pas des boomers, mais des membres de la Génération X.

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