On le sait, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Plusieurs autres données jouent contre elles lorsqu’il s’agit de planifier leur retraite. Mais la situation n’est pas aussi noire qu’on peut le penser. Il faut simplement en parler et agir.
Vent d’optimisme
La situation économique des femmes s’améliore, c’est indéniable. Leur taux de participation au marché du travail en témoigne. Depuis 35 ans, pour chaque homme qui s’est ajouté à la population active, au moins deux femmes ont fait de même. L’écart entre la part des femmes et des hommes dans la population active s’est donc continuellement rétréci.
Isabelle Hudon, présidente de la Financière Sun Life au Québec est optimiste. Lors d’une entrevue pour le magazine Conseiller, elle m’a fait remarquer qu’en 2008, les femmes âgées de 45 à 64 ans gagnaient 65 % du revenu moyen des hommes de ce groupe d’âge. Chez les 25-44 ans, c’est 81 %. Elle est convaincue que dans quelques années ce pourcentage atteindra 100% ou plus. Les femmes gagnent de plus en plus d’argent et elles ont droit à une retraite tout aussi bien préparée que les hommes, dit-elle.
Réalité difficile
Si l’avenir des femmes semble plus radieux, la réalité quotidienne de plusieurs d’entre elles demeure difficile. Plusieurs occupent des emplois précaires où l’accès à des régimes de retraite d’employeur est souvent limité.
Les femmes connaissent également pendant leur carrière plusieurs temps d’arrêt comme la naissance des enfants ou le besoin de s’occuper d’un parent malade. Ceci en pousse plusieurs à opter pour le temps partiel ou un horaire de travail réduit. On cotise donc moins longtemps à la RRQ (Régie des rentes du Québec) ce qui affecte grandement les revenus à la retraite.
Se tricoter un bas de laine demeure un défi constant, d’autant plus que les femmes qui ont aujourd’hui 65 ans peuvent s’attendre à vivre jusqu’à 86,6 ans (donnée actuarielle de la RRQ). C’est 3,1 années de plus que leur compagnon.
Quelques solutions
Les sondages révèlent que les femmes ont l’impression d’être moins compétentes lorsque vient le temps de planifier leur retraite. Ceci n’est pas une mauvaise nouvelle. L’idée c’est de savoir où demander de l’aide. Par exemple, en consultant un planificateur financier ou même une ACEF (Association coopérative d’économie familiale) de sa région, on pourra prendre ses finances personnelles ou familiales en main.
La meilleure façon de dégager des surplus d’épargne pour la retraite, c’est d’abord d’établir son budget et surtout, de l’équilibrer. Ensuite, on verra où c’est le plus facile de couper. Les ACEF offrent des consultations budgétaires, une solution populaire chez les femmes, semble-t-il.
Les femmes ont longtemps géré le budget familial. Elles dépensent les surplus pour les enfants, les camps de vacances, pour gâter leur entourage. Elles doivent maintenant penser à investir pour leur retraite. Comment? En se faisant un chèque à leur nom à la fin du mois, qu’elles déposeront dans un compte dédié à l’épargne-retraite.
Les femmes ont-elles raison de s’inquiéter de leur retraite?
Pour en savoir plus:
Régie des rentes du Québec: capsules flash retraite Québec
Une retraite différente selon son sexe (billet)
Bonjour,
Vous m’enlevez les mots de la bouche….
Bon article et surtout bonne source de références pour les femmes.
Je prépare une pub sur le sujet, autre source d’inspiration….
Merci
Tout à fait d’accord avec Mlle Plouffe, Mlle Stival!
Je vois que vous vous améliorez dans vos articles. Sachez que lorsque je fais des commentaires, c’est toujours au sujet d’articles qui sont parfois soit d’une pertinence douteuse ou infantilisant pour le citoyen et la citoyenne québécois-es comme si le étaient des cruches vides qu’on peut emplir avec n’importe quoi. Je prendrai bien sûr la défense de ces derniers-ères en dénonçant ces attitudes dignes de compagnies publicitaires irresponsables. Bravo et continuez sur la route de la pertinence. Le paysage médiatique en a grandement besoin et nous avons tous parfois besoin de se faire guider quand on interpelle un domaine aussi vaste et cruel que le domaine publique qui est une vraie boîte de Pandore en soit. Et ceci s’applique autant à moi qu’aux autres…Sincèrement.
GoGirls!
Pour épargner, je pense que la clef est de commencer jeune, très jeune. Même si les montants sont petits au tout début, il s’agit plus de s’imposer une discipline qui finira par rapporter gros.
L’idée centrale est d’atteindre la mi- quarantaine avec un minimum de dettes. On y parviendra en poursuivant diligemment un plan de match rigoureux, à savoir, contrôler ses dépenses, surtout les achats impulsifs (les hommes sont aussi coupables que les femmes de nos jours), réduire sa dette à long terme et éviter la dette à la consommation. Il n’est pas nécessaire de mener une vie monastique pour y parvenir.
Il est important d’épargner très tôt ne serait-ce que pour accumuler une réserve de secours pour faire face aux imprévus. La vie est truffée d’embuches et de mauvaises surprises. Sans appuis financiers, dans de telles situations, nous perdons une marge de manœuvre et toute indépendance d’esprit. La panique nous conduit alors à prendre de mauvaises décisions.
Ah oui j’oubliais, si vous travaillez dans la fonction publique ou que vous vous fiez sur la RRQ pour vos plans de retraite. Faites des projections de revenus qui envisagent des paiements définis réduits de 50% au moins
Les femmes autant que les hommes ont besoin de faire LE CALCUL de l’épargne dont ils auront besoin à la retraite. D’autant plus que 72 % des Québécois n’ont jamais calculé l’épargne nécessaire pour la retraite. Évidemment, lors de leur calcul les femmes doivent prendre en considération leur espérance de vie plus élevée ainsi que le montant de leur rente de retraite. Cependant, une femme qui a toujours travaillé à temps partiel n’aura pas à épargner plus pour sa retraite pour autant puisqu’elle doit remplacer environ 70 % des revenus de son travail à temps partiel. De plus, le Régime de rentes du Québec permet d’exclure de faibles revenus au cours desquelles une femmes s’occupait d’un enfant de moins de 7 ans.
J’ajoute un fait intéressant : même si les femmes ont l’impression d’être moins compétentes pour la retraite, on constate qu’elles sont plus assidues à l’épargne dans un REER : elles en mettent un peu plus et plus souvent. On constate également qu’il n’y a pas de différence significative entre le taux de remplacement de revenu que les femmes obtiennent une fois à la retraite par rapport à celui des hommes ce qui signifie qu’elles sont aussi à leur affaire que les hommes. Source: Constats et enjeux concernant le système de retraite québécois (http://bit.ly/y8M3Xp)
@Francis Picotte.
Merci pour ces précisions très pertinentes et encourageantes.