Financer ses rénos en pigeant dans son REER?

Balance_maison_IS Avez-vous tiré avantage en 2009 des crédits d’impôt à la rénovation? Bien que ce programme ne soit plus en place, il est possible que vous puissiez profiter d’un nouveau régime sous peu. C’est du moins ce que souhaite l'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT).


Ce regroupement compte suggérer à nos gouvernements (d’ici quelques mois) la mise en place d'un nouveau régime qui facilitera le financement des travaux de rénovation domiciliaire. En modifiant le fameux régime d’accession à la propriété (RAP) en régime d'accession et d'amélioration de la propriété (RAAP), on permettrait aux Québécois de piger dans leur régime enregistré d’épargne-retraite (REER) pour rénover leurs résidences.

Les avantages du RAAP (selon l’AQMAT) :

• Stimuler la consommation malgré la hausse de 1 % de la TVQ le 1er janvier 2011 et remplacer les crédits en vigueur en 2009
• On pourrait épargner pour rénover, tout en stimulant l’industrie de la construction et l’économie
• Peu coûteux pour nos gouvernements : cet argent croît déjà à l’abri de l’impôt
• Ne favorise pas l’endettement puisqu’on emprunte son propre argent

Bémols :

• Coût d’administration du programme
• Est-ce le rôle d’une politique fiscale (décision gouvernementale) d’encourager les gens à rénover leur maison? Il faut peut-être distinguer le RAP qui favorise l’acquisition d’une première maison et l’envie de renipper sa résidence (grâce au RAAP).

(source : La Presse et le journal Les Affaires)

J’ajouterais qu’il faut calculer le coût d’opportunité de retirer des sommes qui croissent à l’abri de l’impôt en vue de la retraite par rapport à l’utilité de rénover son domicile. Est-ce que ces coûts sont essentiels? Est-ce qu’ils ajouteraient de la valeur à notre maison, si on devait la revendre? En gros, est-ce un investissement ou une simple dépense?

Ce nouveau régime n’est pas une mauvaise idée si on l’utilise correctement. J’entends par là, retirer un montant de son REER pour un bref délai (2 ou 3 ans) et rembourser le tout le plus rapidement possible. Si on peut éviter un emprunt plus coûteux à la banque, pourquoi pas?

Mais ceux qui ne rembourseraient pas rapidement ces emprunts à leur REER se priveraient en effet d’une capitalisation (accumulation d’argent à l’abri de l’impôt) importante au fil des ans. Et on ne peut compter sur le régime des rentes du Québec pour vivre une retraite dorée…

Financer vos rénovations en pigeant dans vos REER, ça vous intéresse?

Autre billet :
Investir tôt dans un REER permet effectivement à votre argent de faire des petits, et ce, même sans une grosse mise de fonds. Lire la leçon 4 de mon dernier billet : Retraite heureuse : 8 conseils.

2 réflexions sur « Financer ses rénos en pigeant dans son REER? »

  1. Maintenant que l’industrie du crédit a pratiquement réussi à plonger la majorité des emprunteurs dans les dettes jusqu’au cou et que le secteur de la construction s’est joyeusement rempli les poches ces dernières années, tous 2 se cherchent une nouvelle clientèle à siphonner.Quoi de mieux que d’inciter les épargnants à dépenser leurs épargnes maintenant…quitte à se retrouver sur la paille plus tard!
    La construction effrénée et la spéculation qui en a résultée nous ont précipités vers un mur. Cette opération a été rentable pour certains secteurs de l’économie. On comprend pourquoi ils mettent tant d’ardeur à revendiquer une telle mesure…quitte à ce que les consommateurs plus prudents se ramassent eux aussi en plein dans le mur!

  2. Utilisé de façon judicieuse, ce programme pourrait s’ avérer intéressant pour les propriétaires de maison qui sont pris de court et qui n’ ont nul choix que d’ emprunter sur la marge hypothécaire pour refaire sa toiture et autres travaux nécessaires et onéreux. Avec les miettes que rapportent nos REER, pourquoi ne pas utliser son propre argent et faire grimper la valeur de sa maison. Remboursé sans intérêt, ça semble beaucoup plus intéressant que de rembourser une marge de crédit…

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