L’économie américaine reprend du poil de la bête. La Réserve fédérale confirme qu’elle injectera moins de liquidités dans l’économie au cours des prochains mois. Les taux d’intérêt obligataires et hypothécaires remontent. Les marchés boursiers se font malmener.
Faut-il s’en inquiéter? Sûrement pas.
Si les bourses subissent une correction ces dernières semaines, c’est parce qu’elles ont très bien performé depuis le début de l’année. Et si la Réserve fédérale américaine veut diminuer son aide monétaire, c’est qu’elle prévoit une amélioration de l’emploi et un taux de chômage qui retourne sous la barre des 7 % dans les prochains mois.
Ce sont somme toute de bonnes nouvelles, même si ça reste bien sûr des prévisions.
Taux hypothécaires en hausse
En réaction au marché américain, les taux obligataires et hypothécaires canadiens ont suivi la tendance à la hausse. Dans le terme de 5 ans fixe, les taux ont augmenté de plus de 40 points de base. Plusieurs données économiques sont encourageantes chez nous aussi et elles légitiment cette remontée des taux.
Certains remarqueront que les taux d’intérêt sur les dépôts bancaires tardent à s’ajuster. Rien de nouveau sous le soleil!
Mais ce qu’il faut craindre, c’est une remontée trop rapide des taux d’intérêt, qui prendrait de court les investisseurs et les consommateurs. Au Canada, le marché immobilier et plus particulièrement celui des condos sont vulnérables à une telle hausse.
Trop de maisons et de condos…
La Banque du Canada indiquait récemment appréhender que les nombreuses mises en chantier ne trouvent pas preneur dans les prochains 12 à 30 mois. Une trop grande offre de maisons et de condos pourrait entraîner une chute des prix, soulignait-elle.
Cette dernière ne souhaite pas qu’une hausse des taux engendre une correction sévère du marché immobilier. Pas plus qu’elle ne désire étrangler les ménages canadiens.
Stimuler artificiellement le crédit
Entendons-nous, les banques centrales de nos partenaires commerciaux ne veulent pas replonger leur pays dans une crise économique et financière. Mais on ne peut stimuler le crédit et la consommation artificiellement pendant aussi longtemps, sans un jour en payer le prix (inflation, dévaluation de la monnaie, endettement des consommateurs, etc.).
Cette annonce de la Fed américaine se veut avant tout un signal que les taux fixés par la banque centrale remonteront un jour ou l’autre, mais pas tout de suite, et surtout pas avant que la reprise ne soit solide.
Craignez-vous une hausse des taux hypothécaires ou d’emprunt chez nous?
À lire:
Mme. Stival,
j’aimerais apporter une légère nuance à l’introduction de votre texte.
J’ai écouté en direct la conférence de Ben Bernanke et en aucun temps il a confirmé que la Réserve Fédérale injectera moins de liquidités dans l’économie au cours des prochains mois. Ce qu’il a dit est que temps et aussi longtemps que le taux de chômage ne soit pas en déca de la barre des 6.5%, la Réserve Fédérale ne diminuera pas ses injections de liquidités. Il prétend que ce taux sera atteint dans les prochains mois et que la FED va diminuer les injections.
Sérieusement, croyez-vous un mot de ce que dit cet homme ? Je crois que nous risquons plus de voir QE99 que la fin de ceux-ci. Les taux d’intérêt à la hausse ? J’en doute fort étant donné que les Américains sont sur le bord du gouffre et qu’une hausse du taux les enverrait tout droit dans le précipice. La situation canadienne est certes moins pire que nos voisins du sud, mais le risque associé à une hausse du taux est trop élevé pour la solvabilité des ménages.
Finalement, j’aimerais préciser que le reste de votre texte est fort cohérent et réflète sans doute votre solide expérience dans le monde bancaire.
@Sébastien Nadeau
Merci de ces précisions. Je voulais surtout avec ce billet rappeler aux gens que les taux obligataires ont déjà amorcé une remontée. Dans ces conditions, les banques suivent assez rapidement en haussant leurs taux hypothécaires. Ce qui touche directement les emprunteurs et les consommateurs.
Avant que les taux cibles des banques centrales ne remontent, il faudra déterminer si la reprise économique aux États-Unis et ailleurs sera soutenue. Dans un contexte de plus en plus mondialisé, avec l’Europe qui traîne de la patte, les banques chinoises qui restreignent leur crédit, personne ne peut en être sûr, pas même M. Bernanke.
ce qui a aider la vente de maison et le hausse des prix de celle-ci ce sont les taux d¸intérêt un changement radical et le pays à un énorme problème?
merci madame Stival,
votre billet m’a un peu inquiet, je suis nulle au niveau financier, on compte commencer à magasiner une maison pour le début de l’année 2014 mais maintenant s’il va y avoir une augmentation des taux on doit pas le faire ??? les prix maintenant sont très hautes avec un taux élevée je ne comprend pas comment les ménages vont résister ???!!
Merci
@nouveau acheteur
Les taux sont historiquement très bas. C’est la même chose pour les taux hypothécaires. Si vous magasinez une nouvelle maison, il faut seulement vous assurer d’en trouver une dans vos moyens. Il est vrai que le prix des maisons a beaucoup augmenté depuis 10 ans. Il n’est pas rare que des jeunes familles achètent une plus petite résidence comme premier achat. Quand leur situation financière s’améliore, ils déménagent dans une maison plus grande et plus chère.
Vous pouvez également demander une pré-approbation hypothécaire auprès d’un courtier hypothécaire, par exemple. Ça vous permettra de protéger votre taux d’intérêt sur une période
pouvant aller jusqu’à 180 jours. Vous pourrez mieux connaître vos capacités de paiement. Si vous avez une situation financière instable, peut-être qu’il serait mieux d’envisager une hypothèque à taux fixe de 5 ans. Ainsi vous pourrez budgéter le montant de votre hypothèque sans avoir de mauvaises surprises si les taux montent. Mais pour l’instant, rien n’indique que les taux augmenteront de 2 ou 3%. Il est toujours recommandé de consulter un conseiller financier à votre banque ou un courtier hypothécaire pour connaître toutes les options offertes. Merci.