Haïti : discuter reconstruction à Montréal

Le 25 janvier, Montréal et Stephen Harper seront les hôtes d’une réunion pour discuter de la reconstruction d’Haïti. Le premier ministre d'Haïti, Jean-Max Bellerive y est convié ainsi que tous les ministres des Affaires étrangères des « pays amis d’Haïti ». Hillary Clinton et Bernard Kouchner devraient y être ainsi que le secrétaire général de l’ONU Bank Ki-Moon.

Si plusieurs réclament un nouveau plan Marshall (aide à la reconstruction de l’Europe) comme après la Seconde Guerre mondiale, à quoi peut-on s’attendre? Le plus grand danger n’est-il pas aussi de voir les médias, le public et les hauts dirigeants se désintéresser du sort de ce petit pays à moyen et long terme? Car pour remettre sur pied les infrastructures d’Haïti, il faudra des années (25 ans estime l'ambassadeur de ce pays en Espagne, Mme Yolette Azor-Charles) et ça nécessitera une logistique monstre. Par où commencer?


La réunion de Montréal doit permettre d’établir un plan d’action pour reconstruire le pays et assurer « que les Nations unies arrivent à coordonner l'aide internationale pour que la population haïtienne en profite au mieux », a déclaré dimanche notre ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon.

Plusieurs questions importantes devront être abordées. Voici quelques suggestions :

• Puisqu’Haïti est déjà lourdement endetté, qui financerait un tel plan (engagement à long terme)?
• Peut-on envisager d’annuler la dette du pays?
• Faut-il créer un gouvernement cogéré? M. Préval préconise « un plan d’occupation » des sols pour déterminer les zones favorables à la reconstruction.
• Faut-il déplacer la capitale de Port-au-Prince (située sur une faille) avant de la reconstruire?
• Comment aborder le problème de la corruption bien présente avant le séisme à Haïti (4e rang sur 180 pays de l’Indice de perception de la corruption en 2008) et qui entrave son développement?
• Comment reconstruire en donnant des emplois à long terme et en redonnant la dignité à ce peuple?

L’aide d’urgence est enfin arrivée. Les Haïtiens comptent encore leurs morts et réalisent tranquillement l’ampleur du désastre. Les mois qui viennent s’annoncent longs et pénibles pour ce pays le plus pauvre des Amériques. Essayons de ne pas le laisser tomber.

Quelles sont vos solutions ou vos questions par rapport à la situation à Haïti?

3 réflexions sur « Haïti : discuter reconstruction à Montréal »

  1. Concernant la dette d’Haïti, il n’y a aucune façon dont se pays pourrait de toute façon s’en acquitter car il n’a aucune ressource exportable et au mieux, il pourrait miser sur le tourisme à très long terme. Le pays n’est non seulement au prise avec cette catastrophe mais sera sérieusement aux prises avec l’absence total d’un recensement crédible. La communauté internationale aura énormément de difficulté avec l’invasion des gens des 8 autres départements qui voudront profiter des investissements massives au détriment des victimes directement touchées.
    En ce qui concerne le déplacement de la Capitale, à tout le moins, le centre nerveux, soit toutes les infrastructures gouvernementaux et publiques devraient être relocalisées dans une région plus sure, possiblement non loin dans la plaine entre l’aéroport et Croix-des-Bouquets. Les centres industriels, commerciaux et manufacturiers se développeraient de manière tout-a-fait naturel autour de ces pôles publics.
    J’ai œuvré pendant près de trois ans à titre de conseiller policier canadien auprès de la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti, de 1999 à 2001 et à nouveau en 2003, ce qui m’amène à toucher le phénomène de la corruption. Ce crime sera en évidence à cause justement des notions d’urgence et de court terme qu’aura à gérer la communauté internationale. Écrit très brièvement, pour limiter les dégâts il faudrait que les pays donateurs contrôlent leurs dépenses assistés des instances haïtiennes, ce qui est à mon avis sain et tout-a-fait normal car ce sont les investisseurs qui doivent rendre compte à leur bailleurs de fonds que sont leur citoyens.
    Le temps de mettre sur pied un recensement est immédiatement dans les camps de personnes déplacées alors que plusieurs ont désertés la ville car lorsque la démolition et la reconstruction se fera, plusieurs victimes seront tassés par les gens provenant des quatre coins du pays.
    Roland Boutin
    Mt-St-Hilaire, QC

  2. Jeudi matin le 21 janvier, TVA parlait de construction de maisons faites à partir de conteneurs maritimes usagés dans les laurentides.
    Vu que les risques de séismes seront toujours présents à Port au Prince ne serait-ce pas une bonne idée de construire des habitations à partir de ces conteneurs qui seraient beaucoup plus sécuritaires en cas de séismes tout en étant beaucoup plus économiques à construire.
    Ces conteneurs ont entre 25 et 40 pieds de long selon le modèle et 10 pieds de large. Il serait facile et économique de diviser l’intérieur comme les roulottes de camping, soit une chambre à chaque bout et dans la partie centrale la salle de bain et de lavage, la cuisine et salle à diner et le salon.
    S’il s’agit d’une plus gande famille, il suffit de coller deux conteneurs (ou plus) et de faire des chambres additionnelles.
    La toilette pourrait être du genre compostage et tant qu’il n’y aurait pas service d’eau, des récupérateurs d’eau pourraient être installés sur le toit pour le lavage et la toilette.
    S’il y avait un séisme, aucun risque que le conteneur ne s’écroule. Les gens pourraient se faire sérieusement brasser mais les murs ne s’écrouleront pas.
    Il suffisait d’y penser.
    J’espère que mon idée fera du chemin.
    Robert Renaud

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