Le retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans est un sujet si délicat que Jean Charest ne veut pas prendre position ou préciser comment il y arrivera. Il souhaite consulter la population.
Mais la majorité est unanime, il est hors de question de hausser les impôts. Alors, comment y arriver?
Jean Charest souhaite réduire les dépenses gouvernementales et hausser certains tarifs sans toucher au système de santé ni aux garderies à 7 $.
Certains croient que hausser les tarifs c’est comme monter les impôts. Je ne suis pas d’accord. Le tarif est fonction de l’utilisation que l’on fait d’un service public. En gelant les tarifs ou en demandant un prix en bas du coût de production, les gens consomment plus que nécessaire et par le fait même gaspillent la ressource.
Au Québec, on a l’habitude de geler les tarifs (scolarité, hydro-électricité). On préfère prélever des impôts. Beaucoup d’impôt. On prend ces revenus pour financer tous les secteurs de l’économie, ce qui n’est pas toujours très efficace.
Le gouvernement souhaite tarifer les services publics comme ailleurs au Canada. Il a déterré le rapport présidé par l’économiste Claude Montmarquette (mis au placard à sa sortie au printemps 2008) qui recommande la fin de la « culture de la gratuité » et de la « sous-tarification » des services publics.
Mais si l’on suit cette tarification plus transparente, qu’en est-il de notre fardeau fiscal? La logique voudrait que l’on réduise les impôts prélevés pour « subventionner » ces services. Or, il n’en est pas du tout question, au contraire. Pourquoi? Parce que cette hausse des tarifs est vue comme le remède aux abus du passé.
On est en droit de se demander comment il se fait qu’en période de prospérité, nos gouvernements ne soient pas en mesure de dégager une marge de manœuvre pour affronter les périodes creuses.
De toute manière, qu’il y ait consultation ou pas, le plan semble déjà arrêté. Cette « loi-cadre sur la tarification » sera vraisemblablement instaurée que vous le souhaitiez ou non. Reste à voir si les moins nantis seront épargnés et les payeurs d’impôts dédommagés. Rien n’est moins sûr.