Les Y : la génération « moi, moi, moi »?



IStock_000021254942XSmallPar Sophie Stival

La dernière couverture du magazine Time fait beaucoup jaser. On y voit une jeune adulte couchée au sol qui, un bras tendu vers le ciel, regarde l’écran de son iPhone. 

Le titre : La génération moi, moi, moi. Les Y sont paresseux, narcissiques et ils vivent encore chez leurs parents. Pourquoi, ils nous sauveront tous.

Ce n’est pas la première fois que le Time dresse un portrait d’une génération tout en l’opposant à une autre, souvent les baby-boomers. 

Bien que l’auteur s’appuie sur de nombreuses données et observations comportementales, ça n’a rien de très scientifique. 

La riposte n’a pas tardé. Plusieurs ont rapidement démontré que les jeunes Y sont beaucoup de choses, mais pas des petits moi moi.

D’abord, un petit rappel de ce que sont les Y. Ils sont nés au début des années 80 jusqu’à la fin des années 90, début 2000. Les adultes ont donc la vingtaine, début trentaine.

Un sondage publié par le Pew Research, et repris par plusieurs médias, démontre au contraire que les Y (18-29 ans) sont loin d’être narcissiques. On les dit plutôt confiants, connectés et ouverts aux changements. 

Le Time reconnaît d’ailleurs certains de ces traits de caractère chez les Y. On affirme aussi que ces jeunes sont peu rebelles, qu’ils sont conciliants tout en recherchant le consensus. Leurs choix professionnels et personnels doivent aussi être en accord avec leurs valeurs.

Le sondage de Pew Research, mené en janvier 2010, posait la question suivante : qu’est-ce qui est le plus important dans votre vie? Voici les réponses en ordre de priorité :

  • Être un bon parent : 52 %
  • Vivre une relation conjugale harmonieuse : 30 % 
  • Aider les gens en besoin : 21 %
  • Posséder une résidence : 20 %
  • Avoir une vie religieuse active : 15 %
  • Avoir un travail très payant : 15 % 
  • Avoir beaucoup de temps libre : 9 %
  • Devenir célèbre : 1 %

Ce résultat est très semblable aux autres générations (X, boomers), remarque le chroniqueur du Washington Post, Ezra Klein. 

Selon the Atlantic, il est simpliste de dire que des jeunes de 18-29 sont centrés sur eux-mêmes alors que les boomers de plus de 65 ans le sont beaucoup moins. On a déjà dit la même chose des X et des boomers. Il est avant tout question ici d’âge et non de génération. En vieillissant, on s’éloigne de son nombril…

Choc des générations

Bien sûr, quand une entreprise emploie 3 ou 4 générations de travailleurs, ça peut créer un choc des générations. Les employeurs font face à un réel défi, soit de trouver un moyen que toutes ces "forces vives" y trouvent leur compte. 

Les plus vieux en ayant la chance de transmettre leur expérience, leur savoir. Les plus jeunes en faisant profiter tout le monde de leurs connaissances technologiques, de leur capacité à s’adapter, à travailler en équipe. Idéalement, tout ce beau monde devrait être bon prince. Pas facile… 

Croyez-vous que les Y sont narcissiques et paresseux? Ne sont-ils pas aussi victimes de la conjoncture économique plus difficile des dernières années (difficulté à épargner, dettes d’études, chômage plus élevé, accès à la propriété restreint)? 

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5 réflexions sur « Les Y : la génération « moi, moi, moi »? »

  1. nos jeunes y sont les memes que ma génération,j’ai connu mai 68 en france j’avais 18 ans et je regardai les manif du printemps dernier ,et rien n’a changé ,ces jeunes d’aujourdhui veulent la meme chose que nous de notre époque ,ils veulent leur place,la seule différence c’est que de notre temps ,les parents ne divorcaient pas,et eux ont connus les séparations ainsi que les problèmes qui vont avec,je travaille beaucoup avec les jeunes et je n’ai pas a m’en plaindre,mais beaucoup ont besoin d’attention ,et quand ils l’ont ils nous donnent leur 200%

  2. De fait chaque génération en veux a la précédente, ce n’est pas nouveau. Reliser Socrate sur les générations, et ca date pas d’hier!

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