Par Sophie Stival
Mon père rêvait de faire fortune en Californie. Mais il ne maîtrisait pas très bien la langue de Shakespeare. Il a donc choisi de poser sa petite valise au Québec. C’était en 1966.
Luigi parlait par contre très bien le français et bien sûr, l’italien, sa langue maternelle. Le travail était abondant dans la construction et les plages californiennes n’avaient plus les mêmes attraits…
Une vingtaine d’années plus tard, lors d’une réunion de chantier, l’entrepreneur général a dit d’entrée de jeu : « It’s english for everybody here! ». Mon père, alors sous-traitant, est demeuré abasourdi et choqué.
Tout le monde a fermé sa gueule. On leur a même fait signer une feuille spécifiant que toutes les communications se feraient en anglais. Il s’est débrouillé avec son anglais rudimentaire pour suivre la parade. Dure époque pour certaines grenouilles (Frogs ou Ritals), même dans les années 80.
Dans le domaine de la construction et de la finance, l’anglais a longtemps dominé au Québec. Il domine encore souvent, si vous voulez mon avis.
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