Les marchés boursiers n’ont ni morale ni religion. Ce qui n’est pas le cas de bien des investisseurs. Ils sont de plus en plus nombreux à se questionner sur leur responsabilité sociale lorsque vient le temps de placer leurs économies.
En 2002, Dan Ahrens crée le « vice fund » aux États-Unis. Ce fonds investit principalement dans l’industrie du tabac, de l’alcool, du jeu et de la défense (armement). Celui qui a écrit un livre fort médiatisé sur le sujet en 2004 (« Investing in Vice, The Recession-Proof Portfolio of Booze, Bets, Bombs, and Butts ») ne fait pas l’unanimité.
L’argument est tout de même convaincant. Les gens boivent, fument et font la guerre depuis des centaines (milliers) d’années. Peu d’industries ont un tel historique. De même, les barrières à l’entrée (peu de concurrence) sont élevées. M. Ahrens prétend que ces secteurs sont relativement à l’abri des ralentissements économiques (secteurs dits défensifs).
Or, nous sortons d’une sévère récession, mais sa cause est toute financière. Les banquiers n’ont pas la cote ces temps-ci. Autres temps, autres mœurs. En Angleterre, beaucoup de fonds caritatifs privilégient l’investissement éthique. C’est-à-dire qu’ils placent leurs sous dans des sociétés qui ont un comportement social et environnemental responsable.
Il existe toutes sortes de fonds éthiques. Comme dans toute chose, il y en a des bons et des mauvais. Investir son épargne ne signifie pas faire un don. Il y a des organismes de bienfaisances pour ça et ils vous donnent un reçu d’impôt en plus.
À leurs débuts, ces produits d’investissement avaient des fondements plutôt éthiques et moraux. Avec les années, le secteur a évolué vers une approche plus environnementale et sociale. Précisons aussi que les fonds qui ne sont pas classés « éthiques » ne sont pas pour autant « socialement irresponsables ».
L’économiste, Chantal Line Carpentier, pense que « l’investissement éthique n’est plus seulement un choix moral, mais aussi un choix rentable ».
Dans son livre, Comment investir dans les fonds éthiques, l’agente principale de développement durable aux Nations unies, répond à plusieurs questions légitimes. Elle affirme que cette tendance est plus qu’une simple mode.
Mais n’oublions pas qu’il est toujours plus sage de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier…