Fraude sur internet : méfiez-vous des apparences


Criminel_iStock_00000893189Par Sophie Stival

Alain André Desarzens de Rimouski aurait floué 2 500 investisseurs à travers le monde.

Le faux courtier en placement sollicitait ses victimes en leur envoyant un courriel. Il leur proposait des programmes d’investissement aux rendements mirobolants.

L’Autorité des marchés financiers (AMF) estime la perte probable à 810 000 $.

En lisant cette annonce de l’AMF, je me suis demandé comment on pouvait se laisser berner aussi facilement. Puis, le lendemain, j’ai moi-même failli être le poisson qui mordait à l’hameçon… Les apparences sont parfois trompeuses. On ne se méfie jamais assez.


Retraits au guichet à l’étranger

Je reviens d’un voyage en Europe. Pendant mes vacances j’ai retiré à quelques reprises des montants à divers guichets automatiques (Bancomat). Je me suis inquiétée de subir le même sort que l’année précédente où quelques semaines après mon retour j’avais été victime d’une fraude dans mon compte bancaire. 

En examinant mon relevé mensuel, j’avais constaté 10 retraits simultanés de 99,99 $ effectués la même journée sur mon compte. Et il y avait un taux de change…en roupies! 

Mon banquier m’avait tout de suite rassurée en me disant que c’était assez fréquent, surtout après avoir voyagé à l’extérieur du pays et fait des retraits à des guichets. On m’a donc remboursé ce vol de près de 1000 $.

Je me méfiais donc cette année… En recevant un courriel de ma banque à mon retour, j’ai pensé que cette dernière m’avertissait d’une nouvelle tentative de fraude. On m’écrivait (en anglais) que pour des raisons sécurités l’accès à mon compte bancaire était limité (account on restricted status). Je ne pouvais donc plus payer mes factures ou faire de virements. 

On me demandait de cliquer sur un lien afin de rétablir et valider l’accès à mon compte (Sign in to online banking to restore your account). Pendant une fraction de seconde j’ai cru que c’était vrai, que mon banquier souhaitait me protéger et m’éviter les désagréments de l’an dernier.

Le message avait une apparence et un logo identique à ma banque et j’ai donc cliqué… Heureusement, dès que j’ai vu que ce n’était pas un site protégé (https), j’ai fermé la fenêtre et repris mes esprits. 

J’ai finalement appelé mon institution bancaire qui m’a confirmé que c’était une fraude.

Facturation frauduleuse 

En lisant le blogue techno de Claire Diaz-Ortiz, j’ai compris que personne n’était à l’abri des arnaqueurs. En vérifiant ses factures mensuelles, la jeune femme s’est aperçue qu’on lui débitait tous les mois 7,99 $ pour le service de film en continu Netflix, alors qu’elle n’était même pas abonnée. 

Croyant à une erreur elle appelle le numéro du fournisseur inscrit sur son relevé (Netflix Movies). Aucune réponse. Après plusieurs essais infructueux, elle se décide à téléphoner au service à la clientèle de sa carte de crédit. On lui annonce que c’est une fraude et que Netflix Movies n’est pas du tout le même fournisseur que le service connu sous le simple nom de Netflix. On lui a rapidement repayé les frais payés en trop.

Séparer le bon grain de l’ivraie

Internet et les réseaux sociaux sont une source infinie d’informations. La difficulté : séparer le bon grain de l’ivraie. Les fraudeurs s’immiscent dans vos vies subtilement et vous séduisent en vous disant ce que vous souhaitez entendre. Quand c’est trop beau pour être vrai, méfiez-vous. 

Par exemple, on vous offre des taux de placement de 10 % alors que les taux sont près de 1-2 %. Même chose si les prix des produits ou de services sont anormalement alléchants. Si on vous presse d’agir, c’est également mauvais signe. Vous devez prendre le temps de réfléchir ou de consulter d’autres sources d’informations. 

Enfin, ne partagez jamais par courriel, téléphone ou sur les médias sociaux vos renseignements personnels ou vos mots de passe. Un bon logiciel antivirus et un coupe-feu vous éviteront aussi beaucoup de soucis.

Avez-vous déjà été victime d’un cyber-fraudeur ?

Pour en savoir plus :

5 fraudes financières numériques à la mode

Guide personnel contre la fraude (publication de l’AMF)

Le Centre antifraude du Canada

Courriel : info@antifraudcentre.ca