Fraudes financières: à qui la faute?

Criminel_iStock_00000893189 Investir votre bas de laine avec l’aide d’un conseiller financier plusieurs fois réprimandé par son ordre professionnel, ça vous dit? Moi non plus. C’est bien ce qu’ont fait depuis trois ans les 28 personnes qui ont prêté de bonne foi 1,5 million de dollars à Carole Morinville. L’ex-représentante en assurance aurait détourné cette somme en promettant à ses clients  des rendements de 5 à 15 % (!). 

Contrairement à Earl Jones, qui est passé sous le radar de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Mme Morinville était inscrite comme représentante en assurance avant d’être radiée provisoirement en juillet dernier, une mesure punitive réservée aux cas lourds.

Comme l’a répété depuis novembre dernier l’AMF : «Avant d’investir, investiguez! ». En termes simples : allez sur leur site et vérifiez si le nom de votre conseiller figure au registre officiel. Mais si vous souhaitez recueillir des informations pertinentes (comme de savoir si votre conseiller a déjà fait l’objet de plaintes ou de sanctions), engagez-vous un détective, car c’est beaucoup moins simple!


Le Registre des individus et des personnes autorisées à exercer de l’AMF ne permet effectivement pas de connaître les radiations antérieures d’un professionnel, ni de savoir qu’un représentant s’est vu interdire d’exercer dans le domaine du placement ou de l’assurance, par exemple. Toutefois, pour l’avoir moi-même testé lors de différents reportages, le service téléphonique de l’AMF (Centre d’information) est bien plus efficace et précis dans ses réponses. Un simple coup de fil peut donc vous éviter beaucoup d’ennuis…

Coter son conseiller

Un autre outil pourrait bien changer dans les prochaines semaines la manière dont les petits investisseurs choisissent leur conseiller. Il s’agit du nouveau site Know Your Financial Advisor (acronyme KYFA). Le site www.kyfa.com prétend posséder le plus grand annuaire électronique de conseillers financiers au pays (plus de 80 000 à ce jour). 

Fondée il y a un an, l’entreprise privée de Vancouver souhaite faciliter la conversation entre les conseillers et les investisseurs. La base de données regroupera par noms et par firmes des évaluations professionnelles, incluant le CV et les commentaires volontaires de la clientèle (jugements positifs et négatifs). On prétend que ce service sera gratuit et impartial (pas de parti pris en faveur des investisseurs ou des conseillers)… Un volet éducatif sera également mis de l’avant. 

De leur côté, les conseillers pourront rédiger et mettre en ligne leur profil. Ils pourront discuter et répondre aux questions des investisseurs et annoncer des activités professionnelles (séminaires pour les clients notamment).

Le cofondateur du site kyfa.com, Christian Gradley, affirmait récemment à David Santerre, de conseiller.ca, qu’il souhaitait que « l’information sur le site soit transparente et serve tout le monde, les clients comme les conseillers ». Enfin, il semble que www.kyfa.com sera aussi accessible (processus de traduction) aux clients francophones du Québec. 

Les petits investisseurs ont un réel besoin d’avoir en main une information à jour et complète quand vient le temps de confier leurs économies à un professionnel. Bien qu’un site comme KYFA puisse les renseigner sur la personne avec qui ils font affaire, il est aussi important d’appeler le Centre d’information de l’AMF pour :
 
• Vérifier si la personne est inscrite
• S’assurer qu’elle ne déborde pas son champ de compétence et surtout,
• Contrôler si son dossier est blanc de tout fâcheux antécédent.

Qu’en pensez-vous?

8 réflexions sur « Fraudes financières: à qui la faute? »

  1. L’évaluation de Jones ou de Madoff sur KYFA aurait été positive longtemps…
    L’AMF doit être contente de redorer son image avec Morinville… mais poussez la logique un peu et le communisme de fonctionnaires à 3% va poindre…

  2. Je suis dans le domaine depuis 20 ans. Les mesures disciplinaires ne sont pas assez sévères….la personne pris en délit et condamnée ne devrait plus avoir le droit de pratique pour la vie. Une seule fraude c’est déjà trop

  3. au Japon, c’est la peine de mort: ne pensez pas que j’approuve mais vu les règles pas asser sévère, les gens riche peuvent faire ce qui veulent. Il fraudais juste trouver le milieux de cet situation.
    Il faut que le gouvernement protège les citoyens et ils le font pas car ces manipulation sont lucrative pour eux. Le gouvernement ainsi que les riche peuvent profité de ces failles.

  4. J’ai chercher pour le bureau du syndic mais je ne l’ai pas trouvé.
    À quel endroit sont identifiées les personnes punies et leur punitions?
    Dans les autres professions que je connais, cette information est facilement accessible.
    Comment se fait-il que ce ne soit pas le cas pour les représentant et courtier en valeurs mobilières et en assurances de personnes?
    Je m’intéroge!
    Serait-ce la raison pour laquelle les écarts et les abus sont si fréquents?
    Pourtant dans certaines autres professions les ammendes et punitions sont salées et la surveillance est serrée.
    Serait-ce un secteur non réglementé!!!

  5. La faute de toutes les fraudes au Québec….LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC!!!
    Est-ce normal que Lacroix , Jones, le scandale de la constrution et autres, reçoivent des peines redicules et que ce n’est JAMAIS la faute de personne!! Les gros bonzes du VIP du Québec, ils rient et sont tous heureux de la situation….ils remplissent leurs poches et pour ce qui est des pauvres gens qui perdent toutes leurs économies, qu’est-ce que nos gouvernements on fait jusqu’à date!
    Le peu d’argent qu’ils ont trouvé, çà va dans les poches des avocats, POINT FINAL !
    Arrêtons de nous péter les bretèlles, notre Québec s’en va à la dérive et pour le pire.
    MERCI MR. CHARETTE, D’AVOIR PROTÉGÉ LE PATRONAT, MAIS PAS ASSEZ LE PEUPLE DU QUÉBEC!!!!!

  6. Messias, tu veut savoir ce que les gouvernements ont fait : Chargé des intérets sur l’impôt non payé suite au revenu de placement !!!!
    Comme plusieur l’ont mentionné, le problème vien de notre système de justice à 2 vitesse. Comme il le dise dans une chanson de IAM, Plus l’arnaque est importante, plus elle est excusable. Juste à penser au commission d’enquête publique !!! C’est de la poudre au yeux puisque ca ne mène à aucune accusation. Prenez la commission Gomery, le message était clair : « Faites-vous en pas. On ne vous accuseras de rien. On aimerait juste avoir, si possible, une vague idée de où est peut-être allé l’argent. » Ce qui fait que tu te ramasse avec des réponse du genre : « Ben la, tsé sa fait longtemps la. Chpeut pas dire, j’Men souvient pue. »
    Non seulement on devrait avoir le droit de porter des accusation contre eux mais c’est un devoir en tant que société de traduire en justice, avec des peines exemplaire, ceux qui profite de leur immunité diplomatique pour abuser du système et s’enrichir à même les fonds publiques.

  7. Je ne vois qu’une facon de mettre fin a toutes ces fraudes,qui vole son prochain remboursera son prochain.Si la personne doit y passer le reste de sa vie pour ne rembourser qu’une partie de son vol et bien tant pis pour elle.
    Il ne devrait lui etre laisser que le necessaire pour subsister avec une ponction par l’etat a la source.Mais comme je crois que la justice devrait
    s’appliquer pour tous,je me demande quel mecanisme pourrions nous
    mettre en place pour verifier la provenance des sommes placees par les
    investisseurs.Je crois que pour plusieurs ce n’est que le retour du balancier.
    Qu’en pensez-vous?

  8. @ Bien surprise
    Les professionnels du secteur financier sont bien sûr réglementés. L’Autorité des marchés financiers (AMF) est le régulateur de l’industrie des produits et services financiers au Québec. C’est la Chambre de la sécurité financière qui s’occupe de protéger le public. L’AMF encadre la Chambre afin qu’elle accomplisse sa mission de protection du public (extrait tiré du site de la Chambre). La Chambre veille aussi à la formation continue, à la déontologie et à la discipline des représentants.
    Contrairement aux avocats (site du Barreau), les mesures ou décisions disciplinaires sont plus difficiles à trouver sur le site de l’AMF et de la Chambre.
    Pour l’AMF, il faut cliquer sur le lien suivant et fouiller (Décisions):
    http://www.lautorite.qc.ca/decision.fr.html
    Pour la Chambre, il faut cliquer sur le lien suivant et chercher le bon tribunal:
    https://www.chambresf.com/fr/deontologie-discipline/comite-discipline/decision-comite-discipline/

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