L’annonce de la disparition prochaine des concessionnaires Saturn au Canada n’a pas fait grand bruit. La nouvelle me semble tout de même importante. Cette entreprise est bien plus qu’une ancienne division de GM. Dans les années 90, la plupart des écoles de gestion louangent ce modèle organisationnel unique en Amérique.
Après Volvo en Suède, les Américains avec Saturn remodèlent leur chaîne de montage et une nouvelle culture organisationnelle voit le jour. Chaque voiture est entièrement montée par une équipe de travailleurs semi-autonomes.
C’est pour concurrencer les autos japonaises plus compactes que GM lance cette marque en 1985. On souhaite offrir aux Américains le même rapport qualité/prix que les importations étrangères à la mode. Le prix du baril de pétrole brut, faut-il le préciser, est passé durant la décennie précédente de 20 $ à 90 $ (dollars réels de 2006).
Le service à la clientèle est également une partie importante de sa stratégie commerciale. Dans ses publicités, Saturn ne vend pas des voitures comme ses concurrentes, mais une entreprise et ses valeurs.
La déclaration de faillite de GM en juin était une étape nécessaire à sa survie, a dit le chef du Sénat américain. Presque au même moment, le 2e distributeur automobile des États-Unis, Penske Automotive, signe une entente pour acquérir la marque Saturn.
Déjà à cette date, son président milliardaire, Roger Penske, ne veut pas confirmer combien de concessionnaires canadiens seront intégrés. On connaît la suite. Le réseau de distribution canadien serait notamment trop vaste pour les ventes qu’y faisait le constructeur.
Bien que GM aux États-Unis doive continuer de produire les voitures dans ses usines pendant une période de deux ans, le futur reste incertain. La transaction sera vraisemblablement finalisée d’ici la fin septembre. On saura peut-être à ce moment quels constructeurs assureront l’avenir de Saturn, sans la participation du Canada malheureusement…