« On ne manque pas de Viagra, on manque de médicaments contre le cancer ! » Ce cri du cœur lancé il y a quelques semaines par Diane Lamarre, présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec, devrait nous préoccuper.
La pénurie de médicaments qui sévit mondialement ne date pas d’hier. Les causes sont multiples et les solutions, elles, sont plus économiques et politiques. On ne peut donc rejeter la faute seulement sur les pharmaceutiques.
Comme l’a exprimé dans un récent rapport le Comité sur les ruptures d’approvisionnement en médicaments (Comité), l’accès aux médicaments est un enjeu de santé publique. On y apprend qu’aux États-Unis seulement, cette pénurie a été la cause d’au moins 15 décès en 15 mois. Chez nous, des dizaines de chirurgies doivent être reportées, faute de médicaments injectables.
Depuis 2006, le nombre de médicaments considérés en rupture d’approvisionnement a bondi au Québec. C’est sans compter la durée de ces pénuries qui s’allonge. Le Comité constate que bien souvent il n’y a pas de médicament de substitution.
La baisse de production de l’usine Sandoz à Boucherville n’a fait qu’empirer une situation difficile. Cette dernière a dû modifier ses installations suite à de nouvelles exigences de la FDA (Food and Drug Administration).
Les causes
La baisse de l’offre de médicaments est un problème majeur. Et sans surprise, les médicaments les plus touchés sont des génériques. La marge de profit est moins importante et contribue peut-être à la décision d’arrêter la production de certains d’entre eux.
Le secteur pharmaceutique est hautement réglementé. Les problèmes liés à la qualité de fabrication et à la qualité de la matière première sont aussi en cause dans cette pénurie, semble-t-il. Précisons que ces matières premières proviennent bien souvent de la Chine ou de l’Inde.
Le nombre de joueurs (fabricants et distributeurs) a diminué au cours des dernières années, ce qui met dans le trouble bien des pays. Plusieurs fusions et acquisitions ont donné naissance à des oligopoles. Moins de fabricants et beaucoup de territoire à couvrir deviennent un vrai facteur de risque de pénurie, constate le comité québécois.
Les fabricants et les distributeurs ne sont pas assujettis au Canada à une loi ou des contraintes en cas de rupture d’approvisionnement. À ce jour, il n’existe aucun préavis si on interrompt la production d’un médicament. Les pharmaceutiques peuvent également gérer leurs inventaires de façon très serrée sans avoir de compte à rendre et avec les conséquences que l’on connaît.
Encadrer le marché
Même si la gestion des soins de santé relève du provincial, tout ce qui a trait à la mise en marché des médicaments est d’autorité fédérale. Et nos « amis » conservateurs ne sont pas très ouverts à la discussion, semble-t-il.
Le Comité, dont fait partie le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens du Québec, rappelle dans leur conclusion que le marché des médicaments n’est pas un bien de consommation comme un autre. Il doit être mieux encadré par la loi pour éviter que la profitabilité passe avant la santé et la vie des citoyens.
Les coûts humains et financiers de cette pénurie sont réels. Et c’est sans parler du droit fondamental des Canadiens à la santé. Souhaitons que Stephen Harper se réveille avant que la situation ne devienne intolérable.
La pénurie de médicaments vous inquiète-t-elle? Quelles sont vos solutions?
Probablement que les Cie se sont fusionner et veulent le monopole. Comment peuvent-il justifier une pilleul pour le cancer a 4000$ et meme $8000 par mois. Il y a de l argent a faire, sa surprend qu ils ait de la difficulté financieres qu il y ait pénurie jele crois avec le nombre de médicaments distribuer d un bord a l autre. Qui sont le vendeurs de droque?
@Robert
Le secteur pharmaceutique est effectivement concentré. Peu de joueurs qui visent la rentabilité ça donne les résultats que l’on connaît. C’est pourquoi il est important de mieux encadrer le secteur. L’éthique et les pratiques responsables des entreprises sont encore une fois pointées du doigt ici. Parmi les 9 recommandations du comité québécois, il y a l’importance de mieux gérer les stocks pour éviter les ruptures d’approvisionnement. On obligerait les fabricants, par exemple, à donner un préavis d’un an avant de cesser la production d’un médicament. Ceci permettrait au gouvernement de se retourner de bord. Merci.
Moi je suis certaine que ça fait longtemps qu’ils ont trouvé la cure contre le cancer mais qu’il y a beaucoup trop d’argent à être fait par les compagnies pharmaceutiques. Voyons donc.
Imaginez l’argent qui serait perdu si on annonçait la découverte d’une cure demain????
Madame Stival,
Lorsque vous mentionnez que nos amis les conservateurs ne sont pas très ouverts à la discussion. S’agit ’il du Québec spécifiquement, ou du Québec et de l’Ontario.
C’est un méchant casse-tête ! L’industrie pharma est concentrée dans deux grandes régions métropolitaines au pays : Toronto et Montréal.
Une idée rapidos comme ça…J&J vient de larguer 126 employés, Sanofi une autre centaine. Au lieu de perdre tous ces spécialistes dans un brain drain. Pourquoi, le gouvernement ne deviendrait pas un partenaire avec une BioTech start-up qui se concentrerait uniquement sur la production et l’homologation de ces médicaments génériques ultraspécialisés
A chaque fois que vous écrivez un article ou que vous traitez un sujet, le responsable est le gouvernement conservateur. Un peu simpliste non?
Vous devriez faire un copié collé de votre conclusion, il servira pour vos prochains articles.
M. Hubert,
Les garderies Subventionné, Le GPS et la SAAQ, l’essence, Tuteur légale, il me semble que ce ne sont pas des dossier qui touche les conservateurs, mais plutot d’ordre provincial, ca semble simple comme attaque, sans vouloir défendre l’auteur, si les conservateurs ont décidé de tourner le dos au Québec, c’est leurs choix, mais ont a aussi le droit de critiquer plusieurs de leurs décisions qui ne sont pas très démocratique par des méthodes baillons depuis qu’ils sont majoritaire. Ey je ne crois pas que Les maritimes et l’Ontario les appui en majorité.
prenez le temps de lire chaque article au complet!
@Hubert Verrees
Je ne pointe pas du doigt les conservateurs pour rien. Ce sont eux qui sont au pouvoir (majoritaires en plus). L’opposition, quelle qu’elle soit, ne peut présentement changer la législation. Elle ne peut que faire pression, ce que fait depuis plus d’un an le parti libéral de Bob Rae. Je vous rappelle que la mise en marché des médicaments est d’autorité fédérale ( je le spécifie dans mon billet). Le Canada doit agir. La Food and Drug Administration américaine prend depuis de longs mois ce problème de pénurie au sérieux et travaille étroitement avec le secteur pharmaceutique pour arriver à trouver des solutions de compromis. Chez nous, ça traîne et la situation ne fait qu’empirer, semble-t-il.
Le lien suivant date de septembre 2011, on y explique que la pénurie mobilise aux États-Unis les autorités fédérales et le Congrès.
http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201109/04/01-4431571-la-penurie-de-medicaments-menace-la-sante-publique.php