Avez-vous entendu parler du méga projet minier à ciel ouvert en Abitibi? Le village de Malartic a carrément déménagé un quartier (200 maisons) pour laisser le champ (aurifère) libre à Osisko. Richard Desjardins, le chanteur activiste, dénonçait le 4 novembre dernier aux Francs-tireurs (Télé-Québec) l’ensemble du projet et l’emprise de la société minière sur la population. Pourtant, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a donné le feu vert en juillet, de même que le Conseil des ministres du Québec à la fin d’août.
Depuis quatre ans l’entreprise a foré plus de 2500 sites et le gisement offrirait un potentiel en minerai plus important que prévu. L’exploration et le transfert de la population ont donc commencé bien avant l’accord du BAPE. On dit qu’Osisko a pris de grands risques puisque son financement n’était pas complété à ce moment-là. Mais la hausse du prix de l’or qui vaut maintenant plus de 1000 $ l’once à de quoi rassurer ses actionnaires.
Le projet est évalué à un milliard de dollars. Le dossier est complexe. Deux questions me semblent toutefois importantes. La population de Malartic est-elle traitée équitablement? Et la société québécoise, en vidant ses sols de ses richesses, reçoit-elle sa juste part ?
Le principal argument pour ce projet c’est bien sûr la création d’emplois. Quelque 800 personnes seront embauchées durant la construction de la fosse (135 hectares de superficie!) et près de 500 pendant la période d’exploitation. Osisko a également payé les gens pour le déménagement de ces 200 maisons et cinq établissements (négocié cas par cas).
La plupart des villageois semblent satisfaits. Beaucoup de petits entrepreneurs ont eu des contrats pour reconstruire le tout. Ça fait rouler l’économie de la région, bien sûr. Mais dans 10-15 ans, il n’y aura plus d’or et la mine fermera. Est-ce qu’Osisko se préoccupe des gens qui perdront leur emploi et du trou béant qu’il faudra boucher? L’entreprise dit que oui que tout est prévu. Beaucoup d’environnementalistes en doutent, Richard Desjardins compris. En fait, il y a des chances que la mine soit vendue à un autre exploitant avant la fin du projet.
Au printemps, le vérificateur général du Québec a dénoncé dans son rapport annuel (chapitre 2) le laisser-aller du gouvernement quant à la perception de redevances minières. Ces entreprises sont tenues de payer des droits de 12 % de leur profit « minier ». Selon des informations compilées par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (données de 2002-2008), 14 entreprises « n’ont versé aucun droit minier alors qu’elles cumulaient des valeurs brutes de production annuelle relative aux minerais métalliques de 4,2 milliards de dollars ».
« Quant aux autres entreprises, elles ont versé pour la même période 259 millions de dollars, soit 1,5 p. cent de la valeur brute de production annuelle déclarée par l’ensemble des entreprises. Les compagnies bénéficient de plusieurs mesures et allocations qui leur permettent de réduire leur profit, voire même de le ramener à zéro. Par exemple, pour les exercices 2006-2007 et 2007-2008, la totalité des droits miniers relatifs aux minerais métalliques a été payée respectivement par 3 des 16 et 3 des 14 entreprises productrices, et ce, malgré une conjoncture favorable à cette industrie. »
Ces extraits du rapport du vérificateur général en disent long sur le traitement des compagnies minières et sur le contexte favorable auxquelles elles font face présentement au Québec. Les nombreux enjeux (environnementaux notamment) entourant l’exploitation de gisements exigent que nos gouvernements soient plus rigoureux et responsables. Ce n’est pas seulement un gaspillage de nos ressources, mais également d’argent.
je suis natif de rouyn-noranda, j,ai vecu le temps ou les cheminees de la mine noranda nous envoyait de boucannes pendant des jours on ne pouvait meme pas sortir dehors. ils ont tellement d ,argent avec nos ressources, que je penses qu,on n,aurai meme pas de dettes.on n,est gour verner par qui. je ne sais pas.
J’ai eu la chance d’aller visiter cette petite ville au printemps 2009 lorsque le déménagement du quartier visé par l’agrandissement de la mine était à 75% terminé. Maintenant, qu’on soit pour ou contre, le projet est bel et bien en voie de réalisation. Ayant suivit le débat entourant celui-ci de trop loin, je ne cherche pas à me prononcer sur ce projet mais plutôt sur la façon que les retombés devraient être réinvestis dans la région. J’ai pu constater que plusieurs infrastructures avaient été construites ou renouvelées. C’est un vent de prospérité pour cette région. Comme on le mentionne dans l’article, l’exploitation sera d’environ 10 à 15 ans. De plus, possiblement qu’Osisko ne sera plus l’exploitant à la fin de cette période. Les nouveaux propriétaires vont ils remplir les obligations et les promesses faites à la population par Osisko au début du projet? Le minerai n’est pas une ressource renouvelable. À qui serviront ces nouvelles infrastructures à la fin de la période d’exploitation?
Sachant que le ROI sera moins de 3 ans sur ce projet, je propose qu’un montant fixe par tonne, en fonction du prix du marché de l’or, soit investi dans la région par l’exploitant pour le développement d’entreprises qui exploitent des ressources renouvelables. (Projets forestiers responsables par exemple) On doit déjà préparer l’après Osisko.
Espérons que les gens qui obtiendront un travail décent à la nouvelle mine seront assez intelligents pour engranger la manne dont ils bénéficieront dans leurs REERs et autres placements de retraite. Habituellement, ils dépensent sans compter et se retrouvent sur la paille quand la compagnie ferme les portes de ses usines. C’est ce qui est arrivé aux travailleurs de la forêt au Lac-Saint-Jean qui faisaient cent mille dollars par année jusqu’à temps que les compagnies cessent leurs activités. J’ai vu des travailleurs posséder troois autos, un motorisé, etc. Maintenant, ils sont sur l’assurance-emploi.
@Jean-François Després
Le retour sur l’investissement (ROI ou return on investment) mesure le revenu qui revient à l’investisseur. Vous dites qu’il sera de 3 ans pour le projet d’Osisko à Malartic. N’est-ce pas plutôt du point mort (moment où les revenus équilibreront les dépenses) que vous parlez?
L’idée d’imposer une redevance pour la région afin de préparer « l’après » Osisko me semble très bonne. Il ne faut cependant pas seulement redonner des sous aux entreprises qui développent des énergies renouvelables, car c’est l’ensemble de la population qui subit l’exploitation de cette mine à ciel ouvert.
Mais encore faut-il que le gouvernement (municipalité) s’assure de récupérer l’argent…
@ Sophie Stival
Au sujet des redevances, il est effectivement essentiel de commencer par être en mesure de les récupérer… C’est pour cette raison qu’en établissant celles-ci sur les tonnes de minerai plutôt que sur les bénifices, on réduit les risques »d’acrobaties comptables ».
Il faut avouer que la population ressent déjà certaines retombées avec les investissements dans des bâtiments et insfrastructures (Nouvelle école, CSHLD, parc etc…) C’est très bien. Je comprends qu’il ne faille pas seulement donner de l’argent aux entrepises. En fait, je proposais de privilégier et/ou stimuler la création de projets qui permettront l’établissement d’entreprises qui demeureront dans la région et qui créeront de l’emploi à long terme. La prospérité qu’apporte ce projet doit servir de levier pour l’après Osisko. En donnant une perspective d’emploi aux jeunes ceux-ci resteront dans la région.
Je me permets de commenter sur ce que j’ai lu ci-haut. Je suis native de Malartic et mes parents y résident encore. Nous parlons de ce projet et de cette ville comme si elle n’existait pas auparavant et je peux vous affirmer qu’elle existait bel et bien car j’y suis née et mes parents y sont depuis 1947 et que Malartic était déjà une ville minière. Aujourd’hui nous parlons du projet Osisko; l’envergure de ce projet est probablement la superficie que prenait les mines quii ont déjà existé soit la doyenne la mine Canadian, ensuit la Gold field, Barnat, East Malartic, Camflo, etc. Toutes ces mines ont fermé (sauf Camflo qui a changé de nom) parce qu’on disait à cette époque qu’il n’y avait plus de ce métal précieux. A ce moment là y avait-il des redevances? C’était le gagne pain de la majorité des Malarticois. Aujourd’hui on parle qu’il va y avoir une retombée avec les investissements dans les bâtiments et Malartic a droit à 3 pages dans le Journal de Montréal comme si ces bâtisses n’existaient pas avant Osisko. Osisko construit ce qu’ils ont détruit pour les localiser tout simplement ailleurs. Les écoles aux nombres de 3 une à côté de l’autre existe depuis que je suis née, j’ai été même baptisé dans une car l’église était en constuction à cette époque et elle a pu recevoir les fidèles à partir de 1952. Pour ce qui est des autres bâtisses: le Musée minier? CSHLD il existait et tant qu’aux écoles, j’y ai fait mon primaire et secondaire et de plus ils ont construit une polyvalente par la suite soit avec l’école Marguerite Bourgeois. La question que l’on est en droit de se poser qu’adviendra t’il après ce grand labourage pour le bien des résidents. Est-ce quevous croyez vraiment que ça donne une perspective d’emploi aux jeunes??? et si oui pour combien de temps? Ont-ils construit une Université? A ce que je sache les jeunes après le secondaire doivent aller à l’extérieur ou dans les grands centres pour le niveau universitaire et bien souvent n’y retourne pas. Est-ce que les comptes de taxes ne changeront pas? et au fait qu’elle est la moyenne d’âge des Malarticois? et la grande question qui se pose: « Qu’est-ce qu’on fait après ce grand bouleversement ? Les gens vont rester avec des écoles neuves…. mais vides? plus de racine, ni de sentiment d’appartenance. Alors, a qui profite et profitera ce grand projet?????????
@ Denise Leduc
Merci pour ce témoignage en direct (de l’intérieur). Ce que vous vivez à Malartic mérite d’être entendu, car au-delà des investissements, il y a aussi des gens.
On promet simplement des emplois le temps de l’exploitation de la mine et après qu’arivera-t-il?.
Ces multinationnales minières ne sont içi que pour du profit immédiat au moindre coût ne laissant de leur passage que des miettes et du chaumage.
Les redevences payées par les grandes compagnies qui vident nos richesses de minerais ou autre, ne sont que justice et équitée envers notre pays et ses habitants.
Exgigeons-les dès le début, à travers des contrats clairs et précis. Attendre à leur départ, nous savons qu’ils se sauvent et »Ni vu, ni connu!
pourquoi ne pas chargé un certain montant par once de minérais receuillis comme on le fait en foresterie tant du metre cube